Nous voici de retour à Charleville Mézières pour la 13ème édition du Cabaret Vert. Cette année encore nous est proposée une affiche intéressante et éclectique bien que, pour notre plaisir personnel, on n'aurait pas craché sur quelques groupes métal supplémentaires. Cecidit, accueillir Korn sur les terres ardennaises est pour notre part relativement jouissif !
London
Jeudi 24 août
Nous arrivons sur place jeudi soir ; c'est la jolie voix de Hannah Reid, chanteuse du groupe London Grammar qui nous accueille. Nous arrivons devant une foule déjà bien compacte, écoutant religieusement les titres à succès du jeune groupe. Contraste d'ambiance radical avec l'arrivée de Cypress Hill qui les suivent sur la grande scène, secouant toute la fosse sur quelques uns de leurs plus grand succès, comme Hand on the Pump ou How I could just kill a man, titres d'ailleurs repris récemment par la formation Prophets of Rage.
Un petit tour du côté de la Peliculle Encorcelée nous permet de découvrir une petite salle obscure, amenagée en deux parties ayant chacune son écran diffusant quelques clips des différents groupes à l'affiche durant le festival mais également d'autres artistes. Il nous est possible alors de nous poser sur des coussins moelleux tout en profitant de ce délicieux mélange d'images et de son. A l'entrée, on nous fournit un casque relié à deux canaux sur lesquels on peut alterner en fonction de l'écran choisi. Il nous est également proposé la diffusion de grands classiques de l'horreur comme par exemple Halloween. Un concept très apprécié et utile quand on veut faire une pause dans notre marathon musical.
Vendredi 25 août
Le classique John the Revelator retentit pour l’arrivée sur scène du désormais trio Strasbourgeois, Dirty Deep, choix on ne peut plus judicieux pour annoncer ce qui va suivre. Le groupe ne perd d’ailleurs pas une seconde pour reprendre à leur sauce l’hymne blues, qui s’en trouve bien alourdi par leurs influences Garage Rock. La sauce prend parfaitement, et l’on est transporté dans la campagne tranquille du sud des Etats-Unis en naviguant d’un style à l’autre. Les trois musiciens nous offrent notamment l’entrainant Junky Green Truck, et le plus calme Can I Kick It, l’énergique Goin’ Down South et le lancinant Howlin’ to the Moon. Un concert qui fait du bien, et lance parfaitement la journée la plus rock de cette édition du festival.
Les vestes à patches portant la fameuse casquette en cuir sont de sorties, pas de doute possible, c’est l’heure de découvrir sur scène le « Death Punk » de Turbonegro. Les norvégiens arborent comme d’habitude leur look si facilement remarquable à base de blue-jeans et de maquillage à la Rocky Horror Picture Show/Orange mécanique, et nous mettent tout de suite dans l’ambiance avec Hot for Nietzsche. Punk, Garage, Rock, le mélange est particulièrement entraînant et fun. Mention spéciale à la gestuelle du frontman, oh soooo sexy ! Le sextet d’Oslo enchaine ensuite avec Get It On, You Get Me Worms avant de nous demander : Where Are Your Friends ? pour l’imparable All My Friends Are Dead. Le chanteur profite ensuite d’une courte pause pour nous révéler quelque-chose d’inattendu. En effet, ce n’est pas son premier passage à Charleville-Mézières puisqu’il y a fait des études de marionnettiste et a décroché son Master ! Il est donc… un Master of Puppets !! Le gang reprend ensuite avec Special Education puis nous présente une nouvelle compo… ressemblant étrangement à un medley à leur sauce de Bohemian Rhapsody / We Will Rock You, de vous-savez-qui, au grand bonheur de l’audience. C’est ensuite l’heure d’une nouvelle surprise, les norvégiens nous expliquant qu’ils souhaitent nous faire découvrir un nouveau style de musique… le rap ! Présentation avec un titre d’un petit groupe de la veille, Cypress Hill, et son Jump Around. Le public s’exécute avec joie ! Cerise sur le gâteau pour clôturer ce show tout en bonne humeur, le groupe lance un Wall of Death Punk, en faisant chanter le public Whohoho… I Got Erection ! Tout est dit.
Le soleil se couche sur le set de The Kills, nous délivrant leur rock sensuel sans trop de surprise cependant au niveau du set, qui ne connais pas toujours un bon retour du public, nottament sur les morceaux les plus calmes. Faute peut être à une setlist qui aurait méritée quelques titres plus énervés mais également au duo qui nous semblait un peu fatigué.
Au tour de l'américain TY Segall de prendre place sur la scène des Illuminations. Ce prolifique multi-instrumentiste nous propose une setlist piochant dans la plupart de ses 9 albums - produits en seulement 7 ans – et enchaîne les solos chaotiques. Son style mélangeant rock psychédélique, fuzz et parfois même free jazz trouve son public, réactif jusqu'au dernier riff.
Le groupe Band of Horses lui succède avec son pop-rock atmosphérique, le calme avant la tempète Korn. Connus notamment pour leur succès planétaire The funeral, qu'ils décideront de jouer en fin de set comme pour garder le meilleur pour la fin, le public est cependant plutôt clairsemé. Ce n'est pourtant pas la faute de leur prestation, très juste du début à la fin mais plutôt la conséquence liée au fait de précéder la tête d'affiche du jour.
C'est à 22h30 qu'entre en scène les tant attendus californiens de Korn, avec un de leurs derniers singles Rotting in vein. Le public est surexcité et il devient très vite impossible de rester à la verticale plus de quelques secondes dans cette marée humaine que devient la fosse. Pour ma part et comme beaucoup, Korn c'est un des groupes phares de notre époque lycée, un de ces groupes qui nous ont ouvert les portes de l'univers métal à l'instar de Limp Bizkit ou encore Deftones et que l'on aime retrouver, que ce soit en souvenir du bon temps ou bien parce qu'on n'a pas cessé de les suivre depuis. Comme a son habitude, le groupe met le feu à la scène et tout comme Turbonegro un peu plus tôt dans la journée, y va de sa petite reprise de Queen. Malheureusement, rien de très original dans leur setlist, qui ne bouge pas beaucoup depuis quelques tournées déjà. On appréciera donc d'entendre quelques titres récents comme Black is the soul ou Insane et d'autres plus anciens, plus rarement joués en live comme Make me bad, Coming undone et 4U.
Il est temps pour nous de partir, après avoir passé de bons moments musicaux dans une ambiance unique, entre bonne bouffe et boissons locales, un espace jeux/théatre/spectacle proposé au Temps des Freaks et les supers programmes vidéos de la Pellicule Encorcelée. En bref, une édition réussie de plus au compteur pour le Cabaret Vert qui a enregistré un nouveau record de fréquentation ; nous étions quelques 98 000 festivaliers à répondre à l'appel. A l'année prochaine !
Jean Nicolas & Sandrine Ks
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