Revolver

A l'occasion des Primeurs de Massy 2009, nous avions pu nous entretenir avec le groupe Revolver, en pleine tournée française et défendant leur premier album Music for a While.

interview RevolverLors de notre dernière rencontre, nous avions longuement parlé de votre premier album Music For A While (lien en bas de page). Cette fois, c’est à l’occasion de votre tournée que nous nous retrouvons, tournée durant laquelle vous vous arrêtez aux Primeurs de Massy. Quelles sont vos réactions suite à cette sélection ?
Ambroise : On est très contents. Comme tu l’as dit, nous sommes en pleine tournée et de s’arrêter aux Primeurs de Massy, c’est un réel plaisir, d’autant plus que c’est une très belle salle.

Vous abordez ce concert particulier, puisque le public est largement composé de professionnels, d’une manière particulière ? Peut-être de façon plus tendue…
Jérémie : En fait, on l’aborde comme tous nos autres concerts.

Ambroise : Ce n’est pas forcément plus difficile de jouer devant des professionnels. Il arrive qu’un public puisse être très mou ou très distant, ce qui est beaucoup plus compliqué pour nous. Et puis, nous avons déjà joué devant des personnes du milieu, donc, a pu « s’habituer ». Disons qu’en général, il n’y a pas vraiment de règles. Comme on ne peut pas anticiper la réaction du public, on fait en sorte de donner le meilleur de nous, quoi qu’il arrive.

Christophe : On apprend de concert en concert, au final. Comme c’est notre première vraie tournée…


Justement, comment se passe-t-elle ?
Tous : Très très bien.

Ambroise : A l’exception d’hier soir, puisque je suis tombé malade (sourire). Mais, lorsque l’on est en plein forme, ça se passe très bien. C’est un rêve qui se réalise, pour nous, même si c’est fatiguant, puisque nous faisons beaucoup de route, et que nous jouons sur 4 ou 5 dates par semaine. La période d’octobre-novembre a été très intense.


Quelles sont les réactions du public, en général, sur cette tournée ?
Ambroise : C’est très variable, mais je pense que le public est toujours un peu surpris ; il ne s’attend pas forcément à ce que ce soit aussi rock et aussi libre ; on improvise beaucoup et on défend certains morceaux de façon plus rock’n’roll. On tente d’ajouter certaines couleurs au l
interview Revolverive que l’on ne trouve pas sur Music for a While.

Christophe : Sur l’album, tout est très condensé, tandis qu’en live, on prend plus notre temps.


De quelle façon sont revisitées ces chansons ? Par l’ajout d’instruments ?
Ambroise : Non, on reste tous les trois, plus Mathias qui nous accompagne à la batterie. On essaye d’improviser, de se donner quelques libertés, de changer certains introductions. Il y aussi quelques chansons qui sont réinterprétées.

Christophe : On essaye aussi de plus travailler sur les ambiances, contrairement à l’album qui n’en garde qu’une seule, au final.

Ambroise : On est très éloigné de ce qui avait été fait dans les jardins de Paris, par exemple, où tout était acoustique. Et même s’il existe toujours les harmonies vocales, rien que par la présence de la batterie, l’on gagne en dynamisme.


Justement, cette expérience des jardins – qui a été beaucoup reprise, ensuite – vous est venue comment ?
Ambroise : Cela faisait longtemps que l’on voulait faire des concerts dans des endroits un peu atypiques ; dans la mesure où notre album venait juste de sortir et que l’on n’avait pas forcément de dates encore (hormis celle de Paris), cela nous a permis de jouer, et de promouvoir cet album en live. C’était aussi un bon échauffement ! Mais j’ai toujours eu envie de jouer dans des endroits improbables, comme des églises par exemple : l’on ressent un concert de façon totalement différente en fonction du lieu. De même que de jouer avec orchestre : c’était vraiment bien !

Comment s’est passé ce concert, précisément ?
Ambroise : Ce qui était super, c’est que tous les musiciens étaient des amis, ou des amis d’amis. Ils n’étaient pas là en raison d’un cachet attrayant, ce qui fait qu’il y avait vraiment une énergie incroyable où chacun donnait le meilleur de lui-même. C’était la première fois que, personnellement, je faisais une chose pareille, et c’était vraiment incroyable.

J’aimerais également revenir sur cette date parisienne de La Boule Noire. Quel effet cela fait, pour un si jeune groupe, de faire sold-out dès sa première date à la c
interview Revolverapitale ?
Ambroise : Au début, on était très stressés, d’autant plus que la date a mis du temps à se remplir. Mais, avec le temps, c’est l’effet inverse qui se produit ; on est plus anxieux de jouer en province, plutôt qu’à Paris. Enfin, même si l’on garde la boule au ventre pour la date de janvier à La Cigale. On est toujours un peu effrayés que la salle ne se remplisse pas. Mais, c’est vrai que c’est un réel stress de jouer en province, car nous faisons beaucoup de dates, et de remplir les salles en permanence devient beaucoup moins évident.

Toujours aussi incertain, même après ce succès incontestable ?
Ambroise : Oui, toujours. Et, il vaut mieux rester comme ça, je pense. D’autant plus que nous n’avons ni la télévision, ni la radio ; de ce fait, l’on passe un peu à côté de ce battage médiatique et je crois que l’on se rend moins compte de l’impact que peut avoir Revolver.

Est-ce que l’expérience « pop de chambre » teintée de Beatles sera renouvelée sur le prochain album, ou vous comptez vous diriger vers d’autres ambiances ?
Ambroise : A l’époque de Music for a While, nous n’avions jamais joué avec un batteur, et on ne jouait pratiquement jamais avec des instruments amplifiés, ou autre, d’où une utilisation très fraiche de la percussion, pas forcément maîtrisée. Du coup, pour le prochain album, on veut travailler sur d’autres atmosphères, avec certaines utilisations d’instruments plus poussées. Sur Music for a While, ce sont des enchainements de chansons très courtes, sans véritable fil directeur et transitions entre les titres. Pour le prochain album, on n’aura pas quatre ans de chansons derrière nous, et ce sera un travail plus dirigé, plus organisé. Et l’expérience live nous aura également beaucoup appris ; il sera donc le temps de se poser, de faire le bilan de ce que l’on aura appris et de se mettre à l’écriture d’un nouvel album.

Un dernier mot ?
Ambroise : (Il tousse) Soignez-vous !


Interview réalisée dans le cadre de ShotActu par Marc-Antoine, anciennement dans l’équipe Spirit of Rock : http://www.shotactu.com/index.php?page=fil-info,details&contenu=3222

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Interview done by Elisa

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