Shaka Ponk

Merci à Ion et Frah de Shaka Ponk d'avoir répondu présents pour mon interview au Médiator à Perpignan samedi 31 octobre dernier..

interview Shaka PonkVotre premier album, Loco Con da French Talking a été créé avec les moyens du bord ; depuis, vous semblez plus expérimentés sur le deuxième. Une chanson inédite « Stop the bot » a été publiée sur votre Web TV. Est-il question d’un prochain album ?
En effet, on a déjà des pistes qu’on commence à enregistrer. Mais pour l’instant rien de concret. On le réenregistrera peut-être ailleurs qu’à Paris car on aime bien ce concept : un album par ville. On avait pensé à Barcelone, mais avec les planifications de maisons de disque, on ne peut pas se permettre de bouger comme on veut. Sur Bad Porn Movie Trax, on trouve des morceaux de 2006, qu’on n’avait pas pu mettre sur Loco Con Da French Talking. Le troisième, on pourrait déjà le sortir parce qu’on a assez de morceaux. Si on n’était pas freinés par les partenaires de communication, on pourrait déjà avoir sorti 4 ou 5 albums !

Vous avez beaucoup d’imagination, alors !
Pas forcément ; en fait, on ne se prive pas. Dès que les idées viennent, en images ou en sons, on produit tout ; puis après, dans le lot, certaines choses nous plaisent plus que d’autres.

Deux extraits apparaissent sur votre player LA PLAYA et qui ne font partie d’aucun album : « Ring, ring, ring » (Reprise de De La Soul), et « Split da family ». Ce sont des titres qui apparaitront sur le troisième opus ? Ou des titres initialement prévus pour Bad Porn Movie Trax ?
Ça fait partie de ces morceaux qui sont en attente, y’en a d’autres (« Reset after all »). On a tendance à rendre toutes nos productions accessibles. D’ailleurs, internet est une mine d’or pour les artistes. Mais il faut faire attention, car si on sort l’album quelques mois plus tard, il perdra de sa valeur commerciale. Du coup, on coupe la poire en deux, on essaie de satisfaire les auditeurs tout en leur faisant uniquement part de certains extraits.

Les genres musicaux sur Loco Con da French Talking étaient très variés, et sur le second, vous vous êtes plus recentrés sur le rock et l’électro.
En fait, c’est plutôt le traitement du son. C'est-à-dire que nous, on aurait tendance à faire toujours le même genre de musique, mais en ayant un matériel de production plus costaud, ça a commencé à rendre le son plus homogène. A l’époque du premier, c’était des maquettes, c’était vraiment sans prétention. D’ailleurs, on l’a récemment remasterisé.

Du coup, avez-vous une idée du genre musical du troisième? Avez-vous envie de continuer sur cette lignée, ou pensez-vous changer encore de genre? Histoire que votre nom soit passé par tous les bacs...
Ils vont certainement plus ou moins évoluer. On s’était dit qu’on ferait trois albums, avec ce singe en pochette, et ce genre de rock électro, et pour le quatrième, on ferait un truc qui n’a rien à voir. Ça pourrait être un style complètement différent. A suivre…

C'est vrai qu'en vous écoutant, c'est difficile de vous cataloguer sur un style précis. Par quels groupes pourriez-vous dire que vous avez été influencés?
Oula ! Y’en a des tonnes, et puis ce ne sont pas forcément des groupes qui nous ont inspirés, c’est surtout des situations, des vidéos… Ça va des Beatles au Wu-Tang Klan, en passant par De la Soul, Noir Désir, les Red Hot… Même de la musique classique, de la salsa… On écoute vraiment beaucoup de choses ! On a été catalogués comme étant un groupe de fusion, métal, mais nous, on n’a pas cette impression-là. On écoute beaucoup les Arctic Monkeys, même si ça ne se ressent pas tr
interview Shaka Ponkop ! Le seul moyen à Berlin de s’en sortir, c’était d’être productif, et donc a plutôt été inspirés par des ambiances…D’ailleurs, beaucoup de gens nous prennent pour des Allemands depuis !

Goz n'a-t-il pas le mal du pays, avec tous ces voyages, peu habituels pour un singe ?
C’est lui qui nous traine, c’est un baroudeur ! Il nous amène à droite à gauche, il n’a pas de nationalité.

D’ailleurs, en parlant de Goz, ne prend-il pas la grosse tête en tant que sixième membre?
En tous cas, tout le monde veut le voir. D’ailleurs, c’est fou d’entendre le public crier le nom d’un membre qui n’existe pas ! Par contre, quand Ion fait la battle avec Goz, tout le monde le siffle. Quand on était à Berlin, on placardait beaucoup d’affiches avec Goz dessus, même lorsqu’on n’était pas encore connus, et les gens ont imprimé le visuel du singe, avant même de savoir qu’il y avait un groupe derrière tout ça. Certains même s’attendaient à voir un cirque.

Vous comptez créer une peluche Goz ?
Ça serait génial oui, on y a pensé, mais c’est un truc qu’on ne peut pas faire car ça coûte trop d’argent.

Quel est le rôle de GOZ au sein de SHAKA PONK ? Avez-vous l’intention de lui donner un rôle plus important à l’avenir ?
Il est déjà bien présent ! Pour l’instant, on essaie de se limiter au visuel, avec ce peu d’interactivité ; on voudrait faire plus, mais on veut surtout montrer au public que c’est nous qui faisons tout nous-mêmes. Donc on est un peu limité. On a même des enfants qui viennent nous voir, et ils sont hypnotisés par ce singe ! (heureusement qu’ils ne regardent pas tous les clips !)

Vous avez précédemment fait des premières parties de concert, comme notamment pour Mudvayne, No one is innocent, Skin (de Skunk Anansie), Motorhead; maintenant que vous êtes vous-mêmes têtes d'affiche, ce changement, vous le ressentez comment?
C’est très différent, y’a une grande excitation : les salles sont pleines puisqu’on vient faire la première partie d’artistes confirmés, et les gens souhaitent nous voir partir rapidement pour faire place à la tête d’affiche, donc il faut faire nos preuves. C’est un challenge super excitant. En plus, généralement les premières parties sont plutôt mal servies, moins bon son etc.., du coup, on a pas mal la pression, mais quand on voit le public réagir, c’est vraiment satisfaisant. Lorsque les gens viennent nous voir à nous, c’est pas la même chose, c’est un autre plaisir, c’est moins stressant ! De peur de se recevoir des canettes dans la figure, il faut chercher l’interaction dans la salle, essayer de trouver ceux qui sont intéressés, se surpasser en créant des mouvements de foules ; c’est comme un défi. Pourquoi pas un Wembley bientôt ?!

D’ailleurs, en fin de concert, n’est-ce pas dur à gérer lorsque vous vous faites attaquer par des hordes de fans en furie ?
Ah ah !… En fait, les concerts, c’est pour nous des vacances ; on passe beaucoup de temps à travailler sur les démos ; et quand on part en concert, c’est souvent le sud, le soleil, le week-end. C’est vrai qu’on est content quand on va discuter avec des fans à la fin des concerts. Y’a des gens qui nous font comprendre qu’on a réussi à les sortir d’une mauvaise passe, ou alors qu’on les a aidés à se sentir mieux, etc… et ça c’est très appréciable. On a encore une notoriété assez petite pour pouvoir rencontrer une vingtaine de personnes à la fin de chaque concert. Quand on fera Wembley, ça ne sera plus
interview Shaka Ponk possible !

Vous revenez tout juste des States. Comment s'est passé ce séjour ? Quel a été l'accueil des Américains envers SHAKA PONK ?
Très bon accueil, ambiance professionnelle. On a passé la semaine à aller voir quelques concerts, et quelques groupes sont venus nous voir à nous. Notre musique a été très bien reçue. On a eu une semaine très remplie. Du coup, ça été un peu dur de rentrer.

Avez-vous des anecdotes à raconter?
Y’aurait des trucs à raconter, genre du matériel qui ne marchait pas en direct. L’enregistrement et l’embarquement à Roissy à l’aller, c’était assez drôle parce qu’on commence à avoir pas mal de matériel. Y’a des vidéos qu’on est en train de mettre en ligne sur MONKEY TV. On s’est beaucoup servis de note caméra, on filmait tout, comme des japonais. Toutes les mentalités artistiques sont très différentes d’un pays à l’autre. On a trouvé ça complètement dépaysant. On appréhendait de savoir comment notre musique allait être perçue, mais ça s’est bien passé. Parmi tous les concerts qu’on a vus, la plupart sont très rock classiques, contrairement à ce qu’on peut penser. Et du coup, de nous voir à nous, ils étaient surpris. On compte y retourner, y a une tournée qui se met en place là-bas, l’album va sortir ; c’est le show case qui nous a ouvert les portes. Donc on est content !

Après deux dates sold out à Paris, (le Casino et l’Elysée Montmartre) vous vous apprêtez à revenir au Bataclan, en décembre. Comptez-vous y donner un concert à l'identique ou peut-être incorporer de nouveaux effets pour ne pas « lasser » le public ?
Depuis, on a pas mal joué cet été, et on a trouvé de nouveaux arrangements, de nouveaux effets de lumière... Donc au Bataclan, on va faire mal pas d’essais. On va tenter de mettre en place un nouveau show. On essaie de garder les trucs les plus interactifs et réjouissants, et puis amener des nouveautés. Ça devrait être mieux que l’Elysée, vu qu’on a un peu galéré, la clim est tombée en panne, du coup on n’a pas pu faire tout ce qu’on avait prévu parce que tout le monde mourrait de chaud, et on a été un peu frustrés.

Vous avez dit lors d’une interview qu’on vous colle souvent des premières parties métal, c’est encore le cas ce soir, avec un groupe local, CIVIL WAR. Vous le sentez comment ce soir ?
Disons, que quand on vient dans des coins comme Perpignan, où on n’est encore jamais venus, c’est plutôt « merci de nous accueillir chez vous! ». On s’attend à ce que la salle soit très peu remplie, puisqu’on ne nous connaît pas bien. Donc, On va essayer de marquer les esprits pour que la prochaine fois qu’on passe, il y ait plus de monde. On n’y va pas du tout en tant que tête d’affiche. De toute façon, il peut y avoir peu de monde, et on peut s’éclater aussi, ça peut être rigolo. Si y a pas trop de monde, on les fait tous monter sur scène. Ici, c’est l’une des dates où il y a le moins de monde, avec Bordeaux, parce qu’on n’a jamais tourné là-bas non plus.

Question pour changer : Quel est le dernier concert auquel vous ayez assisté ?
C’était à New York. Une belle salle, le Blender, qui reçoit un peu comme l’Elysée Montmartre. C’était des blacks qui faisaient du métal, des afros-punk. Plutôt surprenant mais très bon concert.

Vous voulez ajouter quelque chose avant de conclure ?
On espère qu’on va bien s’amuser dans cette petite salle. Ce soir, on va poser un jalon, pour revenir avec un public plus nombreux plus tard...

interview réalisée par Rockingirl

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